Des fleurs à la Toussaint

La Toussaint est le jour de l'année pour fleurir la tombe de ceux qui nous sont chers. Chrysanthème, cyclamen, bruyère sont les plus couramment choisies pour cette occasion. Les fleuristes réalisent une grande partie de leur chiffre d’affaires lors de grands évènements nationaux comme la Toussaint. Chaque année, plus de 20 millions de pots de chrysanthèmes sont notamment vendus sur la semaine, ce qui représente environ 190 millions d'euros, auxquels il faut ajouter environ 100 million d'euros avec les autres stars du moment, comme les roses et les orchidées.

La France comptait plus de 8000 producteurs de fleurs dans les années 1980. Cependant le marché s'est mondialisé, les exploitations n'ont pas résistées à la concurrence et aujourd'hui près de 90% de fleurs achetés en France sont importées. Elles parcourent des milliers de kilomètres en avion-cargo et camions réfrigérés pour arriver jusque dans les magasins des fleuristes et autres jardineries. Elles sont pour une bonne partie cultivées de manière intensive, avec une utilisation importante de pesticides que l'on retrouve sur les fleurs que l'on offre. Le bilan écologique de ces fleurs est donc catastrophique.

Toutefois la résistance s'organise, via Hélène Taquet qui créé en 2017 le Collectif de la fleur française visant à structurer exploitants, grossistes et commerçants pour rebâtir une filière de la fleur française. Ce collectif fédère aujourd'hui près de 650 professionnels.

En parallèle, Hortense Harang créé, en 2017 également, la plateforme digitale Fleurs d'ici qui permet aux consommateurs de commander des bouquets de fleurs françaises de saison, mais également de mettre en relation les fleuristes et horticulteurs, en assurant la logistique de leurs échanges. Fleurs d'ici, labellisé entreprise à mission, favorise ainsi la production française, mais également la vente de produit de saison et en circuit court.

Ces efforts conjugués permettent à la France de compter aujourd'hui 400 fermes florales, ce qui est un bon début mais loin de pouvoir répondre à l'ensemble du marché Français. La marge de développement est donc importante et le souci du "Made in France" des consommateurs devrait encore booster cette filière.

Il nous appartient donc de demander au fleuriste l'origine des fleurs, comme nous le ferions pour nos fruits ou légumes, afin de faire notre choix de manière éclairé.

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